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Un Rédacteur Factornews vous demande :

PREVIEW

NaissanceE

kimo par kimo,  email
 
Il y a quelques mois, NaissanceE nous avait tapé dans l’œil. Mené par un seul homme, ce fps au look atypique a refait parler de lui récemment avec une vidéo de gameplayà l’occasion de son lancement sur le greenlight. C’est donc avec plaisir que nous avons répondu à l’invitation de venir tester la chose pendant quelques heures. Un voyage qui ne nous a pas laissé indifférent.
La lumière au bout du tunnel

Pour le moins mystérieux, le début du jeu ne nous apprend pas grand chose sur la situation de notre personnage, si ce n’est que la seule sortie est droit devant, vers la lumière. Si les vidéos rendent largement justice à la plastique du jeu, elles sont loin de rendre compte de l’expérience réelle du lieu. Les jeux de contrastes révèlent ou dissimulent l’espace et toute visibilité est une question de point de vue et d’attention. Si on atteint rarement la folie spatiale d’un Antichamber, le dédale de NaissanceE n’hésitera pas à vous y faire regarder à deux fois.
 


Certes très linéaire, même s’il existe aussi quelques pièces cachées, NaissanceE ne propose pas pour autant une visite 100% couloirs. Tour à tour labyrinthe étroit puis gigantesque espace, il joue sans cesse avec notre perception, ménageant ses effets et ses découvertes architecturales pour nous faire nous sentir piégés ou minuscules. Le joueur a vite l’impression de visiter le ventre d’une gigantesque machine encore à moitié en activité. Il rencontre d’étranges matières et des mécanismes toujours actifs, qui semblent vouloir le mener quelque part. Au vide total des lieux visités se substitue une omniprésente conscience mécanique aussi utile qu’inquiétante.


Cette obscure clarté

Pourtant, il serait bien difficile de coller une histoire sur ce qu’on a pu jouer. Si elle existait lors de la création du jeu, elle a été totalement intégrée à l’espace lui-même et permettra à chacun de se faire sa propre opinion. Il faut là encore saluer le travail graphique qui, même s’il fait dans toujours dans le minimal, est capable d’évoquer beaucoup avec assez peu. Quelques fenêtres creusées dans le mur d’un bâtiment évoquent immédiatement une habitation, une salle remplie de blocs alignés un énorme complexe administratif.
 


Le titanesque des architectures triomphantes laisse place à ce qu’on peut imaginer être d’énormes centres de surveillance. Jouant là aussi sur les échelles, les points de vue et la verticalité, le jeu laisse découvrir un espace à lire, cohérent et énigmatique. L’ambiance sonore et les musiques ne sont pas en reste. Elles se confondent bien souvent et épousent ainsi sa forme architecturale. A la fois dirigiste et suggestive, elles accompagnent le joueur mais refusent d’appuyer ses effets par un sens trop évident. Gigantesque et évocateur, le monde de NaissanceE est bien capable de porter à lui-seul notre envie d’exploration.

Trous noirs

NaissanceE est avant tout un platformeren vue fpsavec quelques puzzles. On y passe le clair de son temps à explorer, s’y perdre, mourir en cherchant des issues et comprendre le fonctionnement de mécanismes étranges. L’aspect purement expérimental existe bel et bien, mais il reste cantonné à quelques séquences particulières. Les énigmes sont assez complexes mais loin d’être impossibles. En grande partie basées sur l’utilisation de la lumière, elles ne nécessitent souvent qu’un minimum de bon sens et pas mal d’expérimentation. Une fois les mécanismes et les objectifs assimilés, la solution se trouve très vite.

Au niveau du pur gameplay, NaissanceE fait dans le classique, même s’il possède une petite spécificité. Il a ainsi son petit système pour occuper le joueur durant les longues courses : il faut régulièrement cliquer sur la souris pour conserver sa vitesse. Sympathique sans être indispensable, ce gimmicksera pourtant essentiel à la réalisation correcte de certaines successions de sauts tout en accentuant un peu l’identification à notre personnage.
 


Car si la vue subjective est idéale pour l’immersion, l’exploration et la découverte, lorsqu’il s’agit de sauter de cubes en cubes, ce n’est pas forcément la plus pratique. En effet, le body awarness est minimal et on a parfois du mal à connaître les limites physiques du personnage. D’autant que quelques passages demandent un certaine agilité. Cet aspect plateforme peut s’avérer parfois un peu frustrant, notamment à cause de quelques checkpointséloignés, d’autant plus si vous décidez d’aller visiter le moindre recoin de décor quitte à mourir bêtement. La difficulté reste toutefois tout à fait gérable pour peu que vous soyez un minimum habitué aux fps.


Au final NaissanceE est avant tout l’histoire d’une exploration et d’une interprétation. Un trip intime et solitaire où le joueur, en véritable archéologue d’un lieu inconnu, découvre et s’interroge sur tout, veut en savoir plus et s’émerveille de chaque trouvaille. Humble dans son rapport premier degré au jeu, il permettra à chacun de l’apprécier à sa manière. S’il ne fait pas de miracle (les allergiques du genre pourront vraisemblablement passer leur chemin), il propose en l’état une expérience convaincante et cohérente, à la hauteur de ses ambitions formelles et narratives sans se vouloir trop démonstratif. C’est déjà en soit est une grande réussite et c’est très enthousiasmant, surtout pour un projet mené par une seule personne.
 
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