Le développement de Braid a coûté 200 000 dollars et a rapporté plusieurs millions à son créateur, Jonathan Blow. Plutôt que d'investir dans l'immobilier et de prendre sa retraite sur une île à boire des cocktails servis avec une petite ombrelle, il a tout claqué dans la production de son nouveau jeu, The Witness, à tel point qu'il a dû emprunter pour continuer le développement. Il faut dire que le jeu a triplé en taille. A l'origine il devait durer environ 8h. Selon votre habilité à résoudre les puzzles, il faut maintenant compter entre 25 et 40 heures de jeu pour boucler The Witness.

Le titre comportera 677 puzzles répartis en 11 zones. On peut finir le jeu en ne résolvant les puzzles que de 7 ou 8 de ces zones mais pour voir la vraie fin il faudra tout faire, comme pour Braid. En réalisant un speed run de son propre jeu, il a fallu 6h20 à Jonathan Blow pour le terminer. Mais le jeu est encore loin d'être fini. Maintenant que tous les puzzles sont en place, la longue phase d'affinage et de débuggage commence. Du coup il n'y a pas encore de date de sortie mais ça devrait être cette année.

Lire la suite sur le site : The Witness : le témoin que j'ai envie.

J'ai confiance, le mec sait ce qui'il fait, bon il peut se rater aussi, mais j'y crois.

Après The Talos Principle les (très) bons jeux de réflexion se succèdent, avec des univers bien marqués en plus ce qui ne gâche rien bien au contraire.

Ça me semble quand même super risqué comme pari, sur le plan financier : les puzzle games restent un marché de niche, à de très rares exceptions près comme Portal qui a réussi a être un carton parce que Valve, puzzles dynamiques, humour omniprésent et attachement à des personnages.
La le gars investit et s'endette à hauteur de plusieurs millions sur un puzzle game de forme beaucoup plus classique, il a un nom mais il est loin d'avoir la force de communication de Valve, et je n'ai pas l'impression qu'il parte dans un univers délirant et drôle capable de séduire un large public.
D'autant qu'en terme d'investissement une dizaine d'heures de jeu auraient suffit à justifier le plein tarif, quitte à sortir des extensions plus tard pour les fan hardcore.

Quantum Conundrum, Qube, Antichamber et plus récemment Talos Principle ont eu leur petit succès tout de même. Ca reste certes une niche mais qui semble tenir sur la durée. Je pense que sa logique part principalement de l'idée de faire le jeu qu'il a envie, la base même de l'indie j'ai envie de dire, de surcroît quand t'as eu un succès.

Justement, il faut relativiser les échelles; je n'ai pas trouvé de chiffres pour Quantum et Talos, mais on sait que QUBE s'est vendu à au moins 12K exemplaires (soit un revenu de 90K$) et Antichamber à au moins 100K exemplaires (ce qui, à la grosse louche, fais 1.5M$ en enlevant la part de Steam). Donc on est dans une fourchette de revenu entre 100K et 1.5M pour des jeux de ce type.
Bien sur je ne dis pas que la création doit être motivé par l'argent, mais ça me semble un peu délirant d'investir des sommes pareils dans un projet aussi "indie", dont les ventes dépendent beaucoup du bouche à oreille en l'absence d'éditeur, et au risque de se retrouver dans la merde financière sur le plan personnel si la sauce ne prend pas.
QUBE a couté 90K, et le cout de dev d'Antichamber était bien moins d'un million (et il était en partie sponsorisé), à en juger cet article:
"Bruce added, “I have absolutely, exponentially recouped all my costs. Ridiculously, definitely made back all of my costs.” The developer was given a boost thanks to grants from the Victorian government in Australia, a move that helped him make the game, and a lot of money for himself.
He concluded, “This is how I kept my costs so low. I kept my costs absolutely low. That’s why I was able to just be dedicated to quality and make sure that I had it correct.”"

Au niveau notoriété, je pense que The Witness est à un autre niveau que QUBE, ou Antichamber. Sony pousse pas mal le jeu, aussi, donc ça va pas se limiter au bouche à oreille.

Pour le coup, The Witness a été, et est toujours je pense, pas mal poussé par Sony (au point qu'on se demandait si la version PC allait pas passer à la trappe, temporairement du moins), donc pour la comm' c'est déjà plus que du simple bouche à oreille.

Mais c'est vrai que tout mettre sur le tapis et plus encore parait vraiment inconsidéré. J'espère qu'il sait ce qu'il fait.

Et perso, ce qui m'attire le plus sur ce jeu, c'est surtout la partie exploration et la DA qui va avec.

(Sur la face sombre de la tribune, la rédaction de Factor s'interroge : ce titre est-il un jeu de mot génial mais incompris ou une grosse faute. Aidez nous.)

Oui. La DA a un charme fou, mais c'est étonnant comment - pour ce qu'on en sait - on a l'impression qu'elle est complètement déconnectée du gameplay puzzle cantonné lui aux petits écran (mais qui a l'air d'être potentiellement beaucoup plus intéressant et complexe qu'aux premiers abords).

Il a maintenant un studio et une techno propriétaire. Les prochains jeux coûteront moins chers.

Niko a écrit :
(Sur la face sombre de la tribune, la rédaction de Factor s'interroge : ce titre est-il un jeu de mot génial mais incompris ou une grosse faute. Aidez nous.)

Une grosse faute.

Pareil, ou alors c'est une référence à "Omar m'a tuer" et dans ce cas c'est fort, très fort... (je te donne le libellé du chèque en MP, CBL).

Le plus gros problème de ce jeu, c'est pas que ce soit une exclu Sony ?

Incroyable twist : c'est bien un TALC.

Celui que j'évoquais ?

C'est un jeu de mot pourri avec témoins de Jéhovah. Ca sonne vachement mieux dans ma tête.

Écran de fumée.

"Le témoin dont j'ai envie", ça marche aussi.

Ça fonctionne même mieux. Mais nous nous drapons dans notre fierté et laissons ce TALC tel quel.