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ACTU

L'asymétrie c'est (parfois) de la bombe

Nicaulas par Nicaulas,  email  @nicaulasfactor
Quand Nintendo a lancé sa WiiU et a voulu, dans l'esprit des consommateurs, la différencier de la concurrence, ils ont lourdement insisté sur la mablette et la spécificité d'un deuxième écran, utilisant pour cela la fameuse notion de "gameplay asymétrique". Au final, cet élément n'a été que très peu utilisé pour créer du gameplay, apportant une plus-value marginale quand il s'agissait d'afficher un inventaire ou une carte, clivant les joueurs quand il était au coeur du gameplay. Tout comme le motion gaming, le gameplay asymétrique semble voué à rester une coquetterie que presque personne n’utilise sérieusement.


Sauf que pour les jeux multijoueurs, l’intérêt de la chose s’en trouve décuplé. En économie, il existe un concept essentiel quand on en vient à parler d’échanges : l’asymétrie d’information. Transposé au jeu vidéo, cela revient à donner des éléments de gameplay à certains joueurs et pas à d’autres, et à les mettre en compétition ou à les forcer à la coopération. On notera d'ailleurs qu'en ce qui concerne les jeux de plateau, le concept d'asymétrie est ancien et sert à concevoir et classer les jeux selon qu'ils offrent aux joueurs les mêmes conditions de départ et/ou de victoire ou pas. L’un des premiers exemples de gameplay asymétrique montré par Nintendo pour la WiiU, les mini-jeux de Nintendo Land, fonctionnait sur ce principe. Mais c’est bien l’un des seuls. Heureusement, il n’y a pas que Nintendo dans la vie. 

On vous avait déjà parlé de Keep Talking and Nobody Explodes, mais on va y revenir rapidement car c'est un exemple assez convaincant de ce que peut formellement apporter l’asymétrie d’information au gameplay. Le principe est tout simple : une première équipe (idéalement un seul joueur) doit désamorcer une bombe affichée à l’écran en désactivant un à un les modules qui s’y trouvent. Sauf que la résolution des modules passe par un manuel (en pdf ou à imprimer) placé entre les mains d’une seconde équipe qui ne voit pas l’écran. Il va donc falloir communiquer efficacement entre les deux équipes. Le nombre de modules à désactiver et le temps imparti dépendent de la difficulté choisie, et des évènements aléatoires viennent mettre des coups de pression.

La mise en place du jeu est à la discrétion des joueurs, on peut faire ça à distance par mumble, être simplement dans la même pièce et respecter son rôle, ou jouer RP et imprimer le manuel et utiliser des portables voire des talkies. Le must étant les casques de réalité virtuelle pour le joueur désamorçant la bombe : le jeu supporte l’Oculus Rift et le Samsung Gear VR. Immersion garantie, même si on reste un cran en dessous des jeux de zombies en terme de mise sous pression.

Si les premières parties sont un peu bordéliques, la logique de résolution de certains modules étant surprenante, on prend rapidement le coup de main et le jeu peut parfaitement booster une soirée entre amis. Vous pourrez même grimper un peu en difficulté, à condition qu’au moins un(e) d’entre eux soit organisé et avec une âme de leader pour canaliser les équipes et rationaliser la résolution des modules. Et encore, ça ne vous sauvera pas dans les derniers modes de difficulté.

C’est d’ailleurs la principale limite de Keep Talking and Nobody Explodes, et le seul vrai reproche à lui faire : passé un certain niveau, la courbe de difficulté s’emballe et ne laisse plus trop la place à l’improvisation. Les derniers niveaux laissent largement moins de 30 secondes par module, ce qui veut dire qu'en plus d’une parfaite organisation (et notamment la séparation en sous-équipes avec plusieurs manuels pour décoder plusieurs modules à la fois), il faut que les deux équipes connaissent le manuel par coeur pour gagner du temps dans la lecture des tables de résolution, voire s’en passer. Dommage de devoir bachoter dans un jeu qui mise plutôt sur le sentiment d'urgence.

La page Steam du jeu est par là, le manuel peut être téléchargé sur le site du jeu, et une traduction française amateure (et perfectible) se trouve ici.
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